Corée du Sud

Contraste

Folklore

Le christianisme au coeur des aglomérations

Le long de la piste, les fameuses cabines à tampons

Piscine !!!

Quatre rivières composeront notre route

Souvent en pleine nature, le boudhisme

Sur un papier ou sous un lampion, la prière

Une histoire d'amour

Pensées et phrases philosophiques de voyage


D'Incheon à Busan


Pour commencer, une petite devinette : qu'est-ce qui permet de traverser un pays sans avoir besoin de carte routière ? Une piste cyclable ! 
Après deux semaines et demie de vacances avec ma famille, nous retrouvons nos vélos à Incheon. 650 km. séparent cette ville de Busan, lieu où nous devons nous rendre. Ces deux métropoles sont reliées par une piste cyclable qui longe quatre des plus importantes rivières du pays. Des pictogrammes sur les routes, des panneaux, des flèches... Nous nous laissons guider sans trop réfléchir. Impossible de se tromper. Enfin presque. Nous réussirons tout de même à nous offrir une petite variante involontaire en grimpant inutilement jusqu'à un barrage. Oh ! une bagatelle de 20 km., rien de bien méchant. Jour après jour, nous découvrons les folies de l'ambition de l'ancien président, auteur de cette réalisation récente. Tantôt une passerelle en bois qui s'érige au-dessus de l'eau sur plusieurs kilomètres, tantôt un tunnel pour éviter les montées, tantôt des pentes flirtant avec les 45 degrés... Un petit besoin pressant ? Pas de souci, il y a des toilettes « tous » les kilomètres. L'eau des gourdes est-elle devenue trop chaude à votre goût ? Un aimable gardien posté dans une cabine climatisée à chaque barrage hydraulique vous offrira quelques bouteilles d'eau glacée. Fatigué ? Envie de planter la tente ? Et bien faites-le et où vous le souhaitez ! Mais le plus sympathique restera les check point. Adressez-vous à n'importe quel cycliste qui emprunte cette route, il vous montrera fièrement un petit carnet, digne d'un passeport, qu'il tamponne à chaque check-point. « In the end, the government will give me a gold medal. » Pourquoi pas !       
Nous passerons une dizaine de jours dans cet univers presque irréel. Ce qui, par contre, est bien réel, c'est la chaleur et l'humidité. Nous qui avions peur de la pluie, c'est le soleil qui s'est joué de nous. La journée, grâce à l'air occasionné par notre déplacement, la température reste gérable, mais la nuit, lorsque nous n'avons d'autre choix que de nous enfermer dans la tente pour échapper aux moustiques, nous ruisselons, étendus sur nos matelas, sans pouvoir trouver le sommeil. Heureusement, nous savons qu'il y a une fin à ces nuits sans repos et qu'une chambre climatisée nous attend à Busan. Le 20 août nous y arrivons. C'est Byeong Yeob et sa famille qui nous ouvrent la porte de leur maison pour les quelques jours passés dans la seconde ville de Corée. Grâce à nos hôtes, nous en apprendrons beaucoup sur la Corée, les Coréens, les coutumes et leur évolution, la richesse de la cuisine traditionnelle...
Si nous avions choisi Busan comme destination, c'est pour une raison bien précise. C'est là que nous embarquerons, le 23 août, à bord d'un cargo... destination le Pérou ! Vingt-huit jours en mer nous attendent, une nouvelle aventure est sur le point de débuter. AG 22.08.13    

La Corée, un pays de marque

Déjà trois bonnes semaines que la Corée du Sud nous a ouvert ses portes. C'est un ferry de la compagnie QUININ qui nous a permis de fouler ce sol asiatique aux airs d'Occident. Là, nous avons temporairement troqué nos SURLY contre de rutilants bus HYUNDAI ou DAEWOO. De plus, notre HILLEBERG s'est vu remplacée par des auberges sentant plus les fleurs des champs que les algues de bord de mer. C'est donc une Corée citadine qui s'est offerte à nous, le temps d'une balade en famille. Parlant de citadine, je ne peux omettre de vous parler de la petite dernière de chez KIA. Légère, charmante, sexy, stylée, une réelle ode à la femme coréenne. Femme qui, à n'en pas douter, fréquente plus régulièrement les salons de coiffure et les boutiques tendances que les magnifiques temples de cette contrée. Leurs hommes, eux, n'auront pas besoin de rejoindre les ordres pour trouver une occupation. ADIDAS, NIKE, REEBOK, MONT-BELL, LE COQ SPORTIF, HEAD, K2, INTERSPORT, PUMA, VANS, TIMBERLAND, CONVERSE, MONTAIN HARD WEAR, AIRWALK, THE NORTH FACE, KOLON SPORT, FILA, KAPPA, CENTERPOLE ne sont que quelques-unes des nombreuses chaînes de magasins de sport qui leur ouvriront les portes de leurs « vertigineuses » montagnes. Ici, l'habit fait le moine ! Tout du moins dans l'esprit des « mégapolistes ». Le made in Switzerland est loin d'être oublié dans ce marché. Tout bon « hightechno-montagnard » coréen qui se respecte se doit d'avoir, dans ses 23 kilos de matériel de base, du MAMMUT, du SIGG et du VICTORINOX. En ville, comme sur les sommets, on ne lésine pas sur les couleurs. Le fluo est remis à la mode. Impossible de se perdre dans une brume imprévue. Ou alors vous l'avez fait exprès. Se retrouver après une marche ou un soupçon de shopping ? Rien de plus facile ! Ici, la télécommunication est une véritable religion et SAMSUNG doit assurément en être le dieu, APPLE restant au rang de profane. Quoi de mieux qu'un café comme lieu de rendez-vous ! C'est tendance, c'est cher, c'est donc idéal pour cette nouvelle génération de consommateurs sans limite. Un café, oui, mais où ? Il va falloir choisir entre les nombreuses chaînes qui se disputent la vente de ce jus brunâtre que l'on ose encore appeler café. CAFFE BENE, PARIS BAGUETTE CAFE, CAFE SERIO, DUNKIN'DONUTS, CNN CAFE, CAFFEE PASCUCCI, STARBUCK CAFE, MC CAFE, ANGEL IN US CAFE, DOUGHNUTS & COFFEE, LOTTERIA, TOM N TOMS COFFEE, et j'en passe. Chaud, froid, tiède ou glacé, c'est qu’on vous le sert à toutes les sauces, à toutes les températures. Le café n'est pas votre tasse de thé, alors rendez-vous au BASKIN & ROBIN du coin ou à CAPSULE ICE CREAM. Chocolat, fraise, vanille ou thé vert, il y aura assurément un arôme pour satisfaire vos papilles. Ras le bol de la nourriture locale ? Une envie de produits du vieux continent ? Poussez la porte d'un 7 ELEVEN, d'un CU ou d'un GS25 et vous y retrouverez ces produits qui vous sont si chers et qui le sont : HEINEKEN, GUINESS, BUDWEISER, TOBLERONE, NIVEA, SPRINGELS, MARS, TWIX, COCA-COLA, SPRITE... Ici, rien ne manque pour vous rappeler que la mondialisation est en plein essor, que la Corée du Sud est un pays de marques. OF 22.08.13

La Corée en famille

Jour après jour
Comme un fleuve au long cours
L'absence d'Aline et Olivier
Commençait à nous peser

Se rencontrer devenait une évidence
Mais pour en avoir la chance
Il fallait d'un coup de baguette
Résoudre plusieurs paramètres

Donc pour crier victoire
Il fallait y croire
Et tout à coup
Comme une machine à sous
Affichant sur son écran
Des symboles concordants
Le pactole  comme une surprise dorée
Tomba sous forme de la Corée

Dès lors nous pouvions sans retenue
À moins d'une improbable déconvenue
Nous réjouir avec effervescence
De briser cette si longue absence

Départ fixé
Hôtel réservé
Ne restait plus qu'à patienter
Avec beaucoup de difficultés

Et le 24 juillet
Quittant notre nid douillet
Nous prenons l'avion
Pour Incheon

Voyage sans souci
De Cointrin via Paris
Agrémenté par le manège
D'anciens combattants belges.

Bus aéroport-hôtel
À la vitesse de l'hirondelle
Visite du quartier chinois
Dans l'attente du grand émoi.

Et le moment tant fantasmé
Plus tardif qu'espéré
Arriva comme une délivrance
Pleine de jouissance

D'abord la voix de ma princesse
Les poils qui se dressent
Puis dans mon champ de vision
Deuxième frisson
Aline et Olivier
Tout en beauté

Et le curieux sentiment
Qu'en un instant
Tout était comme avant
Comme si la séparation
N'avait été que pure fiction

Une seconde d'émotion
Pour effacer quinze mois de séparation

Pour fêter sans faille
Ces joyeuses retrouvailles
Le Mandabok dans un cadre raffiné et jovial
Nous initia à la cuisine locale

Vendredi matin
Avec plein d'entraîn
Olivier s'attaqua avec brio
Au service vélo

Pendant ce temps
Avec beaucoup de dévouement
Le reste de l'expédition
Monopolisa sans restriction
L'office du tourisme
Pour avec optimisme
Demander lieux à visiter
Et adresses pour réparer
Appareil de photos
Et vélos

Puis pic nic canadien
Pour mettre fin
Avec satisfaction
À des mois de privation
De couennes de fromage
Et de pain de seigle des alpages

Découvert un peu par hasard
Le long d'un trottoir
Un minuscule atelier de réparation
Attire notre attention

À l'intérieur assis sur un tabouret
Un coréen âgé regarde la télé
Après quelques explications
Il accepte la réparation

A-t-il vraiment assimilé
Le travail à effectuer ?
A-t-il les compétences
Pour le faire à convenance ?

Son statut de médaillé à Tokyo
Avant de réparer des vélos
Semble avec bonheur
Parler en sa faveur

Son air ébahi d'asiatique
Nous laisse pourtant sceptiques

Dans ce cas particulier
Aline et Olivier
Sont certes téméraires
Mais pas suicidaires

Pour trouver l'atelier Nikon
Perdu à l'autre bout d'Incheon
C'est un jeu de piste
Des plus surréaliste
Qui nous a été proposé
Pour y arriver

Diane qui apprend vite et bien
L'alphabet coréen
Sur ce coup là nous a bien aidé
À trouver l'atelier recherché

Dans la matinée du samedi
Après un trajet en taxi
Le réputé marché aux poissons
Construit avec réflexion
Nous offre un spectacle de choix
Pour les yeux et l'odorat

Vélos réparés
Récupérés et stockés
Nous voilà partis
Dans l'après-midi
Adieu Incheon
Bonjour Suwon

Programme du 28 juillet
Visite du musée des toilettes
Promenade tranquille
Sur les murailles autour de la ville
Démonstration de kun-fu
Un peu léger à notre goût.

Pour ce lundi
Nous avons choisi
De nous déplacer avec entraîn
Au village folklorique coréen

La valse incessante des bus
Se déplaçant par sauts de puce
Rappelle l'activité intense
Des fourmilières les plus denses

Ce village folklorique
Composé d'une multitude d'habitations typiques
Est comme une réplique
De notre Ballenberg germanique

Pour divertir le public
Des danses et numéros acrobatiques
Sont organisés
Où notre cher Olivier
Avec beaucoup d'aisance
A pu se mettre en évidence

Après une semaine citadine
Départ mardi pour les collines
À Danyang station climatique
Offrant plein d'activités magnifiques

Arrivée trop tardive
Pour être déjà sur le qui-vive
À l'office du tourisme d'à côté
Nous profitons de notre disponibilité
Pour tirer les vers du nez
À la charmante employée
Et dessiner les contours
De notre bref séjour

Pour le dernier jour de juillet
Déjeuner chez Paris Baguette
En attendant que la pluie du réveil
Laisse sa place au soleil

Pour nous mettre sur les rails
Visite du marché à l'ail
Puis grottes extraordinaires
Aux chemins tentaculaires

En enfilant mes running
Pour un nécessaire footing
L'observatoire en haut de la colline
M'attira comme une vitrine

Pour notre fête nationale
Lever matinal
Pour attaquer
Avec gaité
La plus haute montagne du périmètre
Culminant à 1439 mètres
Par comparaison avec la Suisse
Pas de quoi se faire mal aux cuisses
Mais partis de 250 mètres à tout cassé
Cela fait tout de même un joli dénivelé

Pour nous féliciter
D'avoir bien grimpé
Au sommet du monticule
Un nuage de libellules
Nous offre un ballet aérien
Dans le ciel coréen

Méditer du soir au matin
Dans un temple coréen
Assis en tailleur
Comme un moine en pleurs
Au son ininterrompu et horrible
D'une phrase pour nous incompréhensible
Est une expérience unique
Que mon dos cassé comme une brique
Espère avec foi
Qu'elle le restera

Alors que comme un crétin
Je croyais qu'à 3H20 du matin
Lorsque le signal serait donné
Je pourrai dormir comme un nouveau-né
Je ne pus que constater
Que les sons furent remplacés
Par des ronflements
Si puissants
Que je croyais être enfermés
Avec des lions affamés

Après une nuit sans fin
Longue comme un jour sans pain
Ce vendredi 2 août
Je suis complètement out

Après le lever du jour
Frais comme un camembert sur le retour
Mais toujours optimistes
Nous quittons le temple boudiste
Sous un ciel de porcelaine
Pleurant comme une madeleine

Poursuivant notre périple coréen
Pour changer de coin
Voyage à Gyeongju en train local
Style chaises musicales

Le soir pour compenser nos frustrations
Et recharger nos munitions
Olivier et moi
Comme des rois
Dégustons un  bœuf à gogo
Dans un petit bistrot

Et pour couronner le tout
samedi  3 aout
Grasse  matinée
Bien méritée

Sous un soleil tout rond
Lourd comme du plomb
Nous visitons Gyeonju d'un pas sûr
Surnommé le musée sans mur

Nous effectuons un ping pong
Entre les tombes de Seobongchong
La sépulture de Cheonmachong
Et le village de Geumnyeongchong

En début de soirée
Pour finir la journée
Sur une touche sensationnelle
Des danseuses en costume traditionnel
Dans une chorégraphie de toute beauté
Avec leur éventail coloré
Nous offrent un spectacle dansant
plein d'allant
Mélange d'originalité
Et de virtuosité

Dimanche jour de repos
Quitte à passer pour des rigolos
Nous avons souhaité très fort
Pour notre confort
Que ça soit pareil
Pour le soleil

Malheureusement
Notre vœu bon enfant
N'a pas été entendu
Par le grand barbu du dessus

Peut-être à-t-il été
Discrètement court-circuité
Par le concurrent d'ici
Le bouddha Sakyamuni
Notre but choisi
Pour aujourd'hui

Pour éviter une guerre de religions
Chaque Dieu fit des concessions
Et un orage du tonnerre
Rafraîchit l'atmosphère
Rendant notre promenade culturelle
Agréable comme une tartine au miel
Sous l'œil amusé
D'écureuils colorés
Plus curieux
Que peureux

Pour la journée du lundi cinq
Dernier jour dans ce coin
Namsan ou la colline du sud
Sous une chaleur plutôt rude
Nous offre une multitude de sentiers
Plus ou moins escarpés
Décorés de 57 Bouddahs
Taillés dans les parois

Mardi 6 août
On met les bouts
Journée de transfert
Au bord de la mer

Pas sûr qu'à Sokcho
Il fasse moins chaud
Mais là-bas  nous attend une alliée
La mer de l'Est et son eau salée
 
Voyager en car climatisé
À l'abri de la chaleur et de l'humidité
Épargnés du souci épique
Des piqûres de moustiques
Est un moyen fort apprécié
Pour découvrir un pays étranger
À la condition claire
De résister aux attaques de paupière

Programme du mercredi
Finalement reporté à jeudi
Après un brin de jasette
À Paris baguette
Avec un valaisan musicien
Participant à un concert coréen

Visite donc de Sokcho
Sous un ciel très chaud
Avec un break réfrigéré
Dans un supermarché

Pour la journée de jeudi
Dernier jour dans l'arrière pays
Itinéraire pédestre alléchant
Dans le parc national Seoraksan
Avec au final un bon dénivelé
De 800 marches d'escalier
Et au sommet comme cadeau
Un panorama pour photos

Vendredi départ matinal
Pour Séoul la capitale
Voyage en bus express
Et après-midi dans un centre welness

Sauna, bains, salles de repos
Répartis sur 6 niveaux
Habillés comme des pingouins
Brûlés dans des four à pain
Vraiment les saunas coréens
Sont bien différents des européens

Samedi dix
On ne s'est pas tout dit
Mais il faut se faire une raison
C'est la séparation

Retour à Incheon pour les vélopédistes
Et 3 jours à Séoul pour les touristes

Après une si longue absence
Ces trois semaines de vacances
C'est comme une rose épanouie
Au milieu d'un champ d'orties
Voilà nos batteries rechargées à fond
Pour affronter une nouvelle séparation

René Chrono et Diane, le 10 août 2013


Cuisine chinoise côté surprise





Cuisine chinoise

Riz cantonais, poulet sauté aux cacahuètes, boeuf aux pousses de bambous... De nos jours, la cuisine chinoise n'est plus un mystère en occident. Aux villes ses restaurants exotiques, aux festivals ses stands asiatiques ; qui n'a donc jamais goûté à ces saveurs séduisantes ? Trois mois en Chine nous ont permis de confirmer que oui, la cuisine chinoise est un trésor. Ici, la diversité culinaire ne connaît de limite que celle de l'imagination de ses créateurs. Et l'on peut dire qu'elle est vaste ! Couleurs, saveurs, consistance : ces trois notes sont orchestrées avec habileté dans chaque plat. Les ingrédients sont cuits à la vapeur, frits, sautés, bouillis ou rôtis. Quant aux aliments eux-mêmes, ils n'ont de cesse de nous surprendre. Je ne pourrais ici les lister, car je ne connais toujours pas le nom de la plupart d'entre eux. 
Tout cela, nous aurions probablement pu le découvrir en Suisse au travers de livres de cuisine, de blogs ou de soirées au restaurant. Seul un voyage en immersion au coeur même de la Chine nous a permis de découvrir les bémols de cette joyeuse farandole gustative.
Car la cuisine chinoise, c'est aussi une façon de manger. Le plus souvent cela se résume à un concert de « slurp » et de rots, une cacophonie qui serait des plus inadéquates dans nos pays occidentaux mais qui atteint des virtuosités en Chine. La cuisine chinoise, c'est aussi un avant. C'est le dur labeur des cultivateurs qui ont fait de la position courbée du repiquage du riz la seule qu'ils connaîtront désormais. Ce sont aussi les moutons, entassés sur le ponton des camionnettes, condamnés, à l’article de la mort. Ce sont les oies balancées hors des véhicules comme des sacs de pommes de terre ou encore les écrevisses cisaillées vivantes avant d'être jetées sur le poêle brûlant. La cuisine chinoise, c'est aussi l'après, revêtant ainsi l’iniquité dans ses plus belles parures. Ce sont les énormes plats de viande, de fruits de mer, de riz ou de légumes qui trônent de manière indécente sur la table des convives repus. C'est le marginal qui, non loin, décortique les poubelles de la ville. 
La cuisine chinoise, c'est finalement une symphonie gastronomique qui, une fois toutes les notes posées sur la partition, donne un concert bien plus difficile à digérer qu'un poulet aigre-doux. Une musique dont les tonalités résonnent bien au-delà du pays du Milieu. AG 24.08.13


Infos pratiques Chine

Eau: Dans la province du Xinjiang et dans l'ouest du Gansu, trouver de l'eau peut devenir une réelle occupation journalière. Rares sont les maisons qui bordent les routes et emporter des réserves (autonomie de 2 jours) s'avère nécessaire. Dans les autres provinces que l'on a visitées, aucun souci pour se fournir en eau. L'eau du robinet reste impropre à la consommation, en campagne tout comme en ville. Mais rassurez-vous, ici on vous offre volontiers de l'eau bouillie, que ce soit dans les stations essence, les restaurants pour routiers, etc... Les lieux d'hébergement ont également des thermos d'eau bouillie mis à votre disposition ou des bouilloires électriques dans les chambres. Côté fontaine, ne comptez pas en voir sur votre route.
 
Nourriture: Tout comme l'eau, la province du Xinjiang et l'ouest du Gansu vous obligeront à faire quelques réserves. Pour les pic-nic, le plus simple reste les sachets de noodel soup (qui se mangent très bien sèches) et les petites saucisses aux goûts poulet ou canard. Attention, les produits "mangeables" qui se transportent, se conservent quelques jours et qui ne nécessitent pas de cuisson ne sont pas légion. Dans les autres provinces, on trouve facilement des produits frais le long des routes principales. Il est également assez facile de trouver des plats cuisinés dans les innombrables arrêts pour camionneurs et dans les petits villages. Lors des passages en ville, cela devient tout simplement le paradis... Côté prix, il faut compter 1-2 dollars par personne pour manger dans la rue un repas simple (sans boisson), et 2-4 dollars par personne pour un repas dans un restoroute. 


Police: La police chinoise est loin d'être oppressante pour les cyclo-voyageurs. Elle ne nous a jamais abordés et cherchait plus à se défiler en nous voyant arriver qu'autre chose. La peur de la question en anglais, sans doute! Ce qu'il faut savoir, c'est que dans notre situation toutes les provinces que l'on a visitées étaient jugées stables. De plus, nous n'avons pas approché la province du Tibet.


Visa: Nous avons obtenu nos visas pour la Chine à KTM au Népal. Cela nous a pris 4 jours ouvrables et coûté 40 dollars (37 dollars de visa + 3 dollars de taxes) par personne; visa de 30 jours avec une entrée. Impossible d'obtenir plus de 30 jours à cet endroit. L’ambassade se trouve à 10-15 minutes à pieds de Thamel côté est.  Elle se situe dans une rue qui compte passablement de bureaux de compagnies aériennes et est proche d'un cinéma (demandez sur place pour plus d'infos, désolé!!!). Les démarches pour l'obtention du visa sont simples et se font en anglais. Les documents que l'on nous a demandés sont : une photo passeport, le passeport, un billet d'avion aller (pré-réservation acceptée), une réservation dans un hôtel en Chine (facile avec  www.hostel.com) et un formulaire (demande de visa). Une fois le visa obtenu, soit 4 jours plus tard, payer les 40 dollars sur place. 


1ère prolongation de visa : Le PSB de Jiayuguan est assez facile à trouver. Il vous faut prendre la route Xinhua nan lu en direction du sud jusqu'au niveau d'une grande statue représentant un cheval sur une sphère. Là, tournez sur votre gauche et avancez de 250 mètres. Le PSB se situe sur le côté nord de la rue et est ouvert du lundi au vendredi. A l'entrée de ce bâtiment, vous trouvez une liste des documents à présenter pour le renouvellement de votre visa. Elle n'est plus d'actualité! La procédure que nous avons du suivre est celle-ci : se présenter au plus tard 3 jours ouvrables avant la fin de votre visa en vigueur au PSB  (si possible le matin), muni de votre passeport. Là, on vous donnera l'adresse d'un magasin-studio photo ou vous devez vous rendre. Ce magasin est sur la route Xinhua nan lu 300 mètres avant l'immense rond-point que vous avez emprunté pour venir (côté gauche en montant). Le coût de leur prestation est de 35 yen (env. 6 dollars) par personne (photo + impression du formulaire, en anglais, de demande de visa). Apporter le formulaire (rempli) au PSB en début d'après-midi et vous acquitter des 160 yen (env. 28 dollars) par personne. Et c'est tout! Le jour suivant nous avons eu nos prolongations pour un durée de 30 jours qui débutait le jours de l'obtention (impossible d'avoir plus, selon les employées). Pour info, nous sommes arrivés le jour où se terminait notre premier visa, cela a tout de même fonctionné). Il se peut que d'en d'autres situations, cela soit un peu plus long.  Dans cet office, on y a trouvé une équipe sympathique, efficace et parlant l'anglais pour certains.


2éme prolongation de visa : nous avons effectué notre deuxième prolongation de visa à Hohhot. Ici, la procédure était bien différente. Pour commencer, il faut trouver le PSB qui se situe à 10km à l'est du centre ville. Le mieux pour le trouver est d'avoir un plan de la ville en chinois et d'aller demander à un policier où se trouve le PSB ou le commissariat principal de la ville; le bâtiment étant le même. Très grand il a une antenne avec leur numéro d'urgence (110) inscrit dessus en rouge. Dans ce PSB, on nous a dans un premier temps signalé qu'ils ne pouvaient pas prolonger notre visa. Qu'il nous fallait nous rendre dans une autre ville, sans mentionner laquelle.  Après 5 minutes de pour-parler avec l'employée qui nous a reçu et 5 minutes de discussion avec son supérieur direct (qui à un lit dans son bureau), les démarches ont enfin pu débuter. On nous a demandé : notre passeport, une copie de notre passeport, une copie de nos deux premiers visas chinois (photocopieuse à disposition sur place, 1 yen la page A4), un extrait de compte bancaire prouvant que l'on possède plus de 3'000 dollars par personne (ou faire un versement de 3'000 dollars par personne sur un compte chinois à votre nom), une copie recto verso de nos cartes bancaires, une attestation de logement à Hohhot (formulaire donné au PSB à faire remplir par l'hôtel et devant être signé par le poste de police du cartier), un formulaire de demande de visa (donné sur place), une photo passeport (photo à faire sur place. Prix: 20 yen par personne), payer 160 yen (si possible avec une carte de crédit). Une fois le dossier transmis, nous avons attendu 4 jours avant d'obtenir notre visa de 30 jours qui débutait le jour de la demande. Selon les dires des employés, une troisième prolongation semblerait difficile voir impossible à obtenir.


Routes : Le réseau routier primaire chinois est bon voir très bon. Le secondaire peut parfois avoir été un peu délaissé, mais reste bon à praticable. Dans certaines régions peu habitées (par exemple le Xinjiang), il vous faudra emprunter les highways pour vous déplacer. Les autres routes ayant été abandonnées au profit de ces grands axes. Bien que notées interdites au vélo, la police et les employés des postes de péage vous laisseront rouler en paix sur les highways du nord-est. Pour vous orienter dans ce pays et profiter des routes secondaires, il vous faudra vous procurer des cahiers de carte routière. Ces dernier sont éditer par province et coûte 1 à 2 dollars pièce. Ils sont assez bien fait et comporte les plans des villes principales, un carte topographique rudimentaire de la province, un diagramme des distances principales, ... Attention tout de même, certaines cartes comporte des erreurs au niveau du kilométrage. Ces cahiers se trouvent dans la plus par des librairies, par exemple "Xinhua bookstore" et sont rédigé en chinois. Les panneaux routiers sont rédigés en différentes langues, selon les provinces. Certaines provinces n'indiquent pas leur ville avec des caractères latins. Là, il vous faudra donc une carte chinoise pour comparer les symboles carte-panneau.


Camping: Le camping sauvage est une vraie partie de plaisir en Chine. Le nord-ouest offre des possibilités infinies et les zones cultivées du pays ne sont pas à exclure de votre liste. Les agriculteurs chinois (tous comme les Chinois en général), nous ont toujours accueillis avec le sourire, même lorsque notre campement avait été monté "sans autorisation". Dans les régions plus habitées ou industrialisées, nous trouvions assez facilement de petits bosquets pour s'y loger. Le camping sauvage n'est (sauf erreur) pas réglementé en Chine. Passablement de chinois en font le week-end ou lors de leur tour de Chine à vélo. Pour vous laver, ne comptez pas trop sur les rivières qui généralement sont plus brunes que bleues.


Conversation : Bienvenue en Chine! Ici on parle "chinois" et rien de plus. Oubliez votre anglais qui, mis à part dans les lieux hautement touristiques, ne servira à rien. Mais rassurez-vous, les Chinois sont les rois du Pictionnary. Mîmes, dessins, ils feront tout pour vous aider. Et si vous ne comprenez rien à ce que l'on vous dit, répondez simplement; tingboudon (je ne comprends pas!).


Quitter la Chine pour la Corée du Sud: Nous avons quitté la Chine par voie maritime. Plusieurs villes chinoises offrent cette possibilité; nous avons opté pour Qinhuangdao (300km à l'est de Pékin). Là, nous avons pris un ferry de la compagnie Qinin Ferry (www.qininferry.com / site en coréen). Les départs sont les mercredis et les dimanches à 11h (être sur place pour 10h) et la traversée dure environ 24h. Pour les démarches relatives à l'obtention des tickets (1070 yen par personne TTC, vélo gratuit), nous avons premièrement fait une réservation quelques jours à l'avance par téléphone (tél: 0335 343 0538 /fax: 0335 343 0667) et faxé une copie de nos passeports. Démarche apparemment inutile. Un jour avant le départ, nous sommes allés au bureau de la compagnie à Qinhuangdao, au sud de Wenhua road, au croisement avec Haibin road. Nous y avons fait notre enregistrement et payé nos tickets, en espèce. Le jour suivant, nous nous sommes rendus au même endroit, mais derrière le bâtiment pour y embarquer. Pour la traversée, il est possible d'y embarquer de la nourriture (fruits, légumes autorisés). Par contre, tous les produits alimentaires généralement refusés lors d'un passage de douane, ne pourront quitter le bateau (produits frais). A bord, la nourriture reste chère et de l'eau chaude est à disposition.