Carretera Austral

Après le pont débute la piste

Rouler au pays des merveilles...

Communication entre cyclos

Après la pluie, le soleil

Cathédrale de marbre, Rio Tranquilo

Rio Baker

Sur le chemin de Tortel

Miroir dis-moi qui est la plus belle

Villa O'Higgins, fin de la Carretera Austral

De Chiloé à Villa O'Higgins

En quittant Chiloé, nous quittons définitivement la Panamericana qui se termine au bout de l'île. Une nouvelle route nous accueille sur le continent : la Carretera Austral, autrefois appelée « Carretera General Augusto Pinochet ». A croire que l'Amérique du Sud est composée d'une succession d'artères aux noms évocateurs et chargés d'histoire. Pour beaucoup de cyclistes, cette Carretera est un rêve, un but en soi. Pour nous, elle est simplement la suite d'une aventure qui nous permet de découvrir de nouveaux paysages, de faire des rencontres insolites, d'atteindre des villages inconnus. Nous faisons connaissance avec un chemin en pleine mutation ; la piste mythique se mue aujourd'hui en un serpent d'asphalte noir et moderne. Il aura fallu quelques vingt-trois années pour achever le réseau en terre (1976-1999) ; dans une dizaine d'années il sera totalement goudronné. Nous avons ainsi l'opportunité de nous instruire sur les différentes phases de construction d'une route, certaines étant plus agréables à rouler que d'autres : terre tassée, gros galets, gravillon instable, route défoncée par de la dynamite, etc. Lorsque le goudron apparaît, nous ne pouvons nous empêcher de nous dire, un peu coupable de trahir l'égo aventurier : « Que c'est confortable ! »

S'il y a par contre une facette mythique de cette route qui reste inchangée, c'est celle de la météo. Les dix premiers jours, nous nous réveillons au son des gouttes d'eau rebondissant sur notre tente ou contre les fenêtres des casa de ciclistas. Ces dernières offrent un peu de répit au flot de cyclos lassés par l'humidité ou en manque de douche. Elles permettent aussi la circulation d'informations : lieu où se trouve une cabane abandonnée, dernière station d’essence, ultime lieu de ravitaillement, chemin à ne pas louper, etc. La pluie, ainsi que les nuages qui l'accompagnent, donnent un certain charme aux paysages que nous traversons en les enveloppant d'une aura mystérieuse. Parfois, nous entrevoyons un pan enneigé suggérant un glacier ou un massif impressionnant. Mais parfois le voile nuageux nous laisse seuls avec notre imagination ; c'est alors que l'on regrette le ciel dégagé. Comme pour se faire pardonner, les neuf jours suivants, c'est le soleil qui nous chante sa douce mélodie matinale. Plus aucun doute sur ce qui nous entoure : montagnes, glaciers, rivières, cascades et lacs se dévoilent en toute impudeur.  

A cette époque de l'année, les cyclos nordistes et les cyclos sudistes se croisent sur la Carretera. Autant dire que le nombre de deux roues est impressionnant. La route devient alors une riche galerie de portraits en mouvance ; chaque voyageur a son histoire, chaque voyageur a sa personnalité. Même s'il nous a fallu accepter le fait de ne plus s'arrêter à chaque cyclo en vue, nous partageons un bout de route avec certains. Il y a celui qui a dû jeter une partie de ses bagages à cause du jet d’un putois apeuré, celui qui définit sa route en fonction des lieux de pêche mais qui n'a encore jamais capturé de poisson, celui qui boit jusqu'à pas d'heure et débute sa journée de vélo tard dans la matinée, celui qui porte avec lui un presse-purée, celui qui publie des articles pour financer son voyage, celui qui cuit pour lui seul 10 kilos de patates pour ne plus avoir à cuisiner les jours suivants... Et puis nous retrouvons aussi Marion et Mathias, l'un des couples suisses-romands avec qui nous terminons la Carretera AustralAG 14.02.14


Grande île de Chiloé

29'000 kilomètres plus tard...

Il va falloir passer

Paul et son voisin

Rhubarbe géante

Une cathédrale qui en jette (Castro)