Population, vent,
intérêt, sable, forêt, budget... le tout mis dans la balance... nous décidons
de prendre la route du Chili plutôt que de continuer sur celle d'Argentine.
Nous quittons alors le désert de Mendoza pour rejoindre les forêts de pins de
la côte chilienne. Mais entre ces deux mondes, bien évidemment, il y a la
cordillère ! Si la traverser nous est devenu familier, la montagne ne se lasse
pas de nous surprendre. Et désormais nous pouvons le certifier : notre tente de
fortune résiste aux grêlons mais n'est que partiellement étanche. Un soir, en
plein souper, il commence à pleuviner. Repli sous la tente. La pluie devient
plus intense, un vent du diable se met à rugir, puis des grêlons de deux centimètres
de diamètre viennent se fracasser sur notre tente. Olivier est dans l’habitacle
et tient les arceaux, moi je suis dans l'abside et maintient la toile qui
menace de s'arracher. Je vois l'eau qui commence à inonder le sol de l’auvent. « Il
faut que ça cesse, il faut que ça cesse, il faut que ça cesse... », que je
murmure telle une litanie. Que nenni ! Je suis obligée de lâcher mes
prises et de me réfugier dans l'habitacle. Après des minutes qui paraissent une
éternité, l'orage passe et il ne reste qu'une petite pluie fine. Dehors, la
plaine est entièrement blanche de grêlons. Et puis un bruit. Celui d'un
torrent. Mais... Nous avons bien traversé un lit de rivière pour arriver à
notre emplacement de campement, mais il était asséché ! Olivier se risque à
sortir pour vérifier : un énorme débit d'eau brunâtre est venu redonner vie à
la rivière. Le lendemain, il n'y a plus trace du déluge si ce n'est notre tente
qui sèche péniblement dans les premiers rayons du soleil matinal.
Après la fondue
bourguignonne, la fondue chinoise et les frites version réchaud de camping,
nous essayons la fondue au fromage. Sept cents grammes de queso cremoso, du pain et du
blanc. Ce fut disons... intéressant. Vivement la Suisse !
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