C'était dans l'arrière-pays, aux
heures les plus chaudes de la journée, que nous avons trouvé refuge dans un
petit bar à chicha. Ni la bonne odeur du lieu ni la déco digne d'un designer
russe post-soviétique n'étaient la raison de notre présence. Bien au contraire,
c'était une fois encore le puissant, le tout puissant Internet qui en était la
raison. Aline aux commandes, nous consultons nos mails et tentons de mettre
notre blog à jour. Vite lassé par ce jeu, mon attention se porte sur le
magnifique plasma de la salle. Je m'approche afin de mieux voir les infos télévisées
qui s'y déroulent. Images de guerre, violence d'un assaut. Un homme debout à côté
de moi me traduit le sous-titre, écrit en arabe, qui apparaît à l'écran :
Syrie. Je le remercie d'un signe de la tête pour sa délicate attention. Il me
regarde avec un regard que je ne suis pas prêt d'oublier et me dit : « I'm Syrian, that’s my
country. » Si sa voix, à première vue, me paraît normale, au
fil des mots, elle vire dans les aigus, trahissant la souffrance qu'il essaie
de dissimuler. Il finit par me dire : « The president is a problem ». Et peut-être trop gêné
d'exposer sa peine, il me laisse là, devant le poste, sans trop savoir que
dire, sans trop savoir que faire. OF 19.11.12
C'est juste extraordinaire de pouvoir, en différé, vivre des moments si forts. J'en ai eu des frissons. Merci de me faire partager tant d'impressions.
RépondreSupprimerPourquoi vos textes ne sucitent-ils pas plus de commentaire alors que beaucoup doivent ressentir les choses comme moi.
Danièle