31 mars, au travers du hublot, nos regards effleurent
une dernière fois ces terres australes, ce bout du monde sud-américain. 4
avril, nous arrivons au bout du monde. Il pleut et la brume masque les falaises
d'où provient le grondement des vagues. L'océan atlantique est là, s'étendant à
l'infini, sans que l'on ne puisse en apercevoir ne serait-ce qu'une goutte. La
grisaille locale nous aide à le comprendre. Il y a moins de 550 ans, le Cabo da
Roca marquait la fin du monde connu. Plus à l'Ouest, seul l'imaginaire pouvait
se l'offrir. Combien d'hommes et de femmes ont observé cette ligne entre deux
bleus, les pieds rivés au sol ? Ce même sol où nos corps détrempés
attendent on ne sait trop quoi. Là où l'Homme y
voyait une fin, nous y voyons un début. Celui du chemin qui nous ramènera à la
maison.OF 10.04.14
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