De Bandar Abbas à Muscat

Une semaine sédentaire à Bandar Abbas. Du repos pour nos muscles mais pas tant pour nos esprits. D'abord, l'impossibilité d'obtenir nos visas indiens, ensuite le décès prématuré de notre ordinateur. Pour nous changer les idées, nous prenons la mer pour aller explorer les îles alentour. Cap sur Hormuz, une toute petite île de 20 km. de circonférence avec un seul village et une nature surprenante. Deux jours pour en faire le tour : c'est dire si nous avons pris le temps. Ensuite, l'île de Queshm où nous retrouvons Nat et Mat, les cyclo-voyageurs londoniens, ainsi que des dromadaires, vivants cette fois.
Le 12 novembre, nous quittons l'Iran. Une dizaine d'heures de ferry et nous débarquons aux Emirats, près de Dubaï. Et là.... wouaaaah.... bienvenue dans un nouveau monde ! Mis à part nous, il n'y a que des 4x4 flambants neufs sur la route. Bordant la chaussée, des buildings tout aussi reluisants parmi lesquels une succession d'hôtels luxueux. Devant ces hôtels, des touristes occidentaux dont des femmes en petites robes estivales. Il y a quelques heures, nous passions pour des touristes fortunés. Ici, pique-niquer au bord de la route nous donne plutôt l'air de sans-abri. Finis aussi les coups de klaxon pour nous saluer et les incessants « Vous venez d'où ? » A vrai dire, cet anonymat est reposant.
Dubaï, c'est aussi les extrêmes. C'est la course aux records : la tour Burj Khalifa, la station de ski intérieure, l'aquarium géant d’un centre commercial, etc. C'est du luxe et du bling-bling. Mais c'est aussi les immigrés payés 140 francs par mois et parqués dans des immeubles hors de la ville.
Notre première nuit, nous la passons à la belle étoile sur la jetée de la plage, non loin de l'écriteau « It's prohibited to camp or overnight on the beach » et des patrouilles de police. Vue de premier choix sur les tours scintillantes de Dubaï. Au petit matin, nous faisons la connaissance de Hasnia. C’est le début d'une belle rencontre, celle d'une famille française d’origine algérienne. Hasnia (la maman), Amina, Amin et Fatima (les enfants), ont suivi Mohamed (le papa), venu ici pour son travail. En plus des succulents repas à la française préparés par Hasnia, des moments d'échanges, de rire et de partage, d'une chambre sous leur toit, de la visite de Dubaï-by-night et de la gentillesse de chacun, la famille nous aide pour le visa indien. De nos jours, ne pas avoir de téléphone portable est un handicap. Sans numéro local ni adresse à Dubaï, impossible d'obtenir nos visas. Logique, non ? Sept à quinze jours ouvrables, c'est le temps que nous devons patienter pour nos visas. Alors le temps, nous le faisons passer à coups de pédales. Au petit bonheur la chance, nous prenons une route puis une autre. Une autoroute à deux fois six voies, une piste cyclable flambant neuve de 80 km. en plein milieu du désert... Ainsi nous découvrons l'arrière-pays et ses champs de dunes de sable rouge. Après huit jours, retour à Dubaï chez la famille française pour la suite des démarches. Quatre jours plus tard, enfin ça y est, nous obtenons les sésames. L'envie d'aller de l'avant nous fait reprendre la route le lendemain, non sans un pincement au coeur à l'idée de quitter ce confort et cette agréable compagnie. Le dernier soir, la famille nous offre encore à chacun un T-shirt de Dubaï en souvenir.
Les batteries rechargées, nous entamons notre dernière étape avant l'Inde. Une réelle ligne droite, sans tour ni détour. Un peu dommage car nous ne voyons presque rien des beautés du sultanat d’Oman. Mais le coeur n'y est pas, il est déjà tourné vers l'Inde. Si ! Un détour néanmoins. Nous entrons en Oman via un simple check-point. Nous roulons deux jours dans ce pays sans visa ni autre formalité. Lorsque nous arrivons enfin au poste-frontière omanais, on nous dit de retourner en arrière jusqu'au poste-frontière des Emirats pour obtenir le tampon de sortie. Sans quoi, pas de visa omanais ! Le gag. Heureusement, des Néo-Zélandais puis un chauffeur poids-lourd nous prennent en stop pour faire l'aller-retour. A Mascate, capitale d’Oman, il nous faut trouver un avion qui veuille bien nous embarquer, nous et les vélos, jusqu'à Bombay. Une banalité pour certains, une tâche stressante pour nous car tout à fait nouvelle. Prospecter les différentes compagnies aériennes, trouver des cartons pour nos vélos, les empaqueter tant bien que mal (plutôt mal que bien en fin de compte), assumer les démarches administratives pour les envoyer par cargo, acheter nos billets... Puis souffler enfinAG 10.12.12

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