De Kavala à Istanbul

C’est qu’on y prend vite goût, au repos ! Néanmoins, après un jour et demi de pause, nous reprenons la route. Un itinéraire sans grand intérêt. Ajoutez à cela une pluie sans fin et un ciel morose, et les pensées se perdent dans le rêve d’un canapé douillet ou d’un bon bain chaud. Solidarité et courage, il en faut pour donner les coups de pédales qui nous mèneront vers des jours meilleurs. Le 19 mai, jour historique de notre voyage : notre première crevaison. Olivier en fait son affaire en quelques minutes. Les rencontres avec d’autres cyclo-touristes colorent ces journées grecques un peu ternes. A Alexandroúpoli, nous trouvons enfin un camping ouvert pour notre dernière nuit en Grèce. C’est par l’autoroute - routes les plus sécuritaires selon un confrère allemand qui les a empruntées pour traverser la Grèce - que nous atteignons la frontière turque. Passage sans aucune difficulté.

Ça y est, nous entrons dans le pays qui sera notre hôte durant près de trois mois ! Si la frontière ne change pas le paysage, elle change les hommes. Nous pénétrons dans un nouveau monde où les gens nous saluent à tour de bras, où l’hospitalité et la générosité sont telles qu’il faut les vivre soi-même pour en réaliser toute l’ampleur. Les quelques mots de turcs appris suffisent à modeler les conversations dont nous ne comprenons pas grand-chose finalement ; peu importe, l’échange est bien là. Quatre jours sur une route rectiligne nous amènent à Istanbul. Nous avons compris pourquoi certains préfèrent y arriver en bateau ! Une quarantaine de kilomètres à slalomer et rivaliser avec voitures, camions et cars, sur une route sur-fréquentée. C’est lessivés par la concentration et les haut-le-cœur que nous arrivons aux portes de la vieille ville. Istanbul, c’est un partage entre les belles découvertes et les pénibles confrontations qu’une grande ville implique. Notre coup de cœur restera la Mosquée Bleue de nuit et la sérénité qu’elle nous a offerte. Mais la foule incalculable, les bruits sans répit et le harcèlement des vendeurs en tout genre, à chaque instant et partout, sont les désagréments qui nous donneront envie de reprendre le large. Quoi qu’il en soit, nous avons apprécié de laisser nos vélos de côté un instant, découvrir des lieux chargés d’histoire et goûter aux saveurs turques. AG 27.05.12

De la Chine jusqu'à Londres pour les JO

2 commentaires:

  1. Quel bonheur de vous lire. Déjà parce que cela fait beaucoup de bien d'avoir de vos nouvelles. Ensuite, parce que c'est très bien écrit et c'est passionnant.

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  2. Vraiment génial de pouvoir suivre votre périple!
    Je ne suis pas surpris de l'hospitalité des gens que vous rencontrez en Turquie et ailleurs, juste dommage qu'il faille quitter le confort de nos petits nids douillets pour trouver un peu plus de chaleur humaine... Je vous souhaite encore plein de rencontres intéressantes, dans la joie et la simplicité de profiter du moment présent.

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