Un jour comme un autre


Ce matin, nous nous sommes levés aux alentours de 7 heures. Surpris la veille par un orage, nous n’avons pas pu nous ravitailler comme d'habitude. Notre déjeuner sera donc pour plus tard. Quelques kilomètres après notre départ, nous entrons dans Gönen et nous nous arrêtons au premier magasin pour faire quelques achats. Un pot de yaourt, quelques biscuits, du pain pour le dîner et huit livres turques plus tard (environ quatre francs suisses), nous nous retrouvons hors du magasin à essayer de ranger les victuailles dans nos sacoches. Là, le gérant nous accoste et nous propose de nous offrir un çay. Nous acceptons. Durant la discussion qui suit, il nous dit nous avoir vus hier sur la route et nous pose diverses questions sur nous et notre voyage. Un de ses amis arrive avec un sac plastique contenant une quainzaine de petits pains au fromage. Voyant que l’on n'a rien à manger pour accompagner notre çay, il nous propose ses petits pains. Pas un, ni deux, mais la totalité de son sac. Ceci étant fait, il prend part à la discussion tout guilleret. Le temps ne s’étant malheureusement pas arrêté, il nous faut songer à repartir. La route est longue et la température monte rapidement depuis quelques jours. Durant nos adieux empreints de gratitude, le gérant profite de nous offrir un litre de jus de pêche ainsi que des serviettes humides pour que l'on puisse se laver les mains. Nous nous retrouvons donc avec le déjeuner de fait et de quoi dîner copieusement. C’est parfait ! Enfin presque. Plus qu’un petit saut dans une station-service pour se procurer de l’eau et l’on sera autonomes jusqu’au souper. Zut, le robinet de la borne eau et air de la station ne fonctionne pas. Que faire ? Un chauffeur de car long courrier, ayant compris notre problème, vient à nous, deux bouteilles d’eau minérale bien fraîche à la main. Nous souhaitant bon voyage, il se retire heureux d’avoir pu nous être utile. Sous l'effet de la surprise, nous reprenons la route en saluant et en se faisant saluer par les habitants de cette petite ville. 


Midi se pointe et nos ventres nous le font savoir. Durant notre pique-nique, un jeune homme vient à notre rencontre. Il vient près de nous, même très près de nous et nous regarde. Un peu gênés par cette proximité incongrue et silencieuse, on engage la discussion. Heureux d’apprendre nos deux noms, il repart comme il était venu. Moins d’un kilomètre plus tard, un agriculteur et sa femme nous font signe de nous arrêter. On obtempère. Descendant de son vieux tracteur, l'homme nous offre deux beaux kilos de petites prunes locales fraîchement cueillies puis nous souhaite une bonne route. Pas de question, pas d'attente, rien qu'un simple  « Güle güle ! » 

Après avoir refusé poliment deux fois du thé - nos ventres étant plus que pleins -, nous arrivons sur le lieu que nous souhaitons utiliser pour installer notre campement. Là, un berger garde son troupeau. Après nous avoir autorisés à planter notre tente sur ses terres, il nous salue et s'en va ramener ses moutons à la bergerie. Moins d'une heure plus tard, il revient pour nous offrir trois beaux morceaux de son fromage et un joli kilo de petites prunes vertes. Cadeaux ! Un sourire et le voilà déjà reparti. Si le déroulement de cette journée peut sembler peu vraisemblable, c’est à peu de chose près ce que l’on vit depuis notre arrivée en Turquie. Pas un jour passe sans que l’on reçoive de la nourriture ou des boissons. Pas un jour sans que la générosité turque redéfinisse l’idée que l’on avait de ce mot.    
                                                                              OF 01.06.12

3 commentaires:

  1. Ce texte est très émouvant. Quelle chance vous avez de pouvoir vivre cela. Parfois,nous aimerions prendre votre place quelques instants. Merci de nous permettre de le vivre par procuration.

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  2. Vous imaginez pas comme vous me faîtes envie!! Merci de poster autant sur ce blog, c'est vraiment génial de pouvoir vous lire aussi régulièrement!
    Profitez bien, on pense très fort à vous !
    Gros becs
    Fanny
    P.S. Je sais pas si vous êtes au courant, mais les grands-parents se sont mis à l'ordinateur pour vous suivre et viennent régulièrement lire le blog ;-).

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  3. Salut les sportifs !
    C'est vraiment incroyable et très beau ce que vous vivez ! Tout le monde devrait en prendre de la graine, quand on voit des gens comme les turcs. Comme vous êtes loin maintenant de la première étape jusqu'à Bex ! C'était très chouette de faire ce départ avec vous ! Bonne continuation et merci pour vos articles toujours très intéressants ! Bisous
    Camille et Felipe

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