De Budva a Kavala

Douze jours, quatre pays traversés. Tant d’aventures et juste quelques lignes pour vous résumer tout ça… Pas simple ! En voici donc quelques moments clé.
MONTéNéGRO : Ulcinj est la dernière ville côtière de ce pays. Une fois celle-ci passée, le décor change radicalement. Fini le trafic intense, les panneaux routiers, les grandes villes, les routes lisses à la perfection. Place à l’incertitude de l’itinéraire, à la campagne, aux petits villages ruraux. Comme si la façade touristique était tombée, ce qui n’est pas pour nous déplaire.
ALBANIE : Dès les premiers mètres, nous nous y sentons bien. Le changement avec le bord de mer nous arrive comme un souffle nouveau. Les gens sont accueillants, spontanés, serviables au possible et généreux, malgré un niveau de vie nettement inférieur à tous les pays déjà traversés. Nous saluons à tour de bras enfants et hommes de tous âges au bord de la route ; les femmes restent invisibles. Notre itinéraire nous fait découvrir, un peu par hasard, les montagnes du nord de l’Albanie, reliant Skohder à Kukes. Le mariage des verts tendres de la végétation avec le brun-orangé de la terre colore harmonieusement ces reliefs. Fatiguant, mais ô combien gratifiant ! Le premier soir dans les montagnes, au bord d’un lac, nous fêtons notre premier mois de voyage et le passage des 2’000 km.
KOSOVO : Une continuité avec l’Albanie au niveau du contact des gens et des montagnes. Nous nous offrons un col à 1’950 mètres d’altitude avec, au sommet, un rassemblement hétéroclite de petites cahutes parmi lesquelles nous plantons notre tente. Ce « camping » de fortune nous offre la douche chaude pour deux euros. Le lendemain, ce sont 30 km. de descente qui nous attendent.
MACéDOINE :  Une entrée plutôt glauque dans le pays. Un rapide passage par Skopje, un regard sur la pauvreté de familles vivant sous les ponts, un retour dans le stress du trafic routier et des bruits citadins… et notre premier contact avec la police ! En fin de journée, une fois les affaires toutes installées et notre tente montée dans un champ indiqué par un homme du coin, un policier vient nous ordonner froidement de dégager de là. A peine le temps de comprendre ce qu’il dit qu’il claque la porte et se tire. Surtout ne pas s’énerver, ne pas trop réfléchir et reproduire machinalement les gestes : ranger les sacs de couchage dans leur housse, plier les matelas de sol, plier la tente, charger les vélos… et repartir. Une famille nous acceptera, elle, dans un coin de son jardin. Le montage de notre tente sera pour l’occasion un spectacle pour toute la famille ainsi que pour les voisins attirés par l’événement. Deuxième contact avec les autorités : le passage de la douane Macédoine-Grèce. Un gaillard, la cinquantaine, costaud, crâne rasé, l’air très sérieux, nous demande, dans un français approximatif, nos green card et « l’assicurazion » pour les vélos. ça y est, nous n’avons pas les documents nécessaires… Quelques secondes de stress avant de comprendre qu’il parle en fait des « cartes grises » et du « permis de circulation »… Et surtout qu’il nous fait marcher ! Grand sourire victorieux de sa part, soulagement pour notre part.



GRÈCE : Nous avons choisi de descendre en Grèce avec un objectif bien précis : s’offrir un peu de repos au bord de la mer, faire les à-fonds dans les nettoyages, détendre la musculature dans l’eau de mer… Après le passage de la frontière, nous tirons jusqu’à Thessalonique dans le but de trouver un camping. Il nous faudra pédaler quelques 120 km. pour y arriver. Heureusement, le vent dans le dos nous y aide. Mais pas de camping dans les parages ! La ville ne semble pas avoir d’attrait culturel particulier. Vu le prix des hôtels, nous décidons de sortir de la ville, direction Panorama. Nous avons vite compris d’où venait son nom ! Nous avons senti la montée passer dans nos corps déjà fatigués et n’avons même pas profité de la vue, l’énergie étant focalisée sur la recherche de solutions. Panorama = village huppé = hôtels luxueux = hors budget. Ceci étant dit, diverses tentatives d’hébergement se succèdent : un camping délaissé depuis belle lurette, le sécuritas d’une villa privée nous disant aimablement d’aller voir ailleurs, la sœur d’un monastère nous répondant que « non, nous ne pouvons pas vous autoriser à planter votre tente dans un coin de jardin, c’est notre règle » et nous renvoyant à notre problème dans la nuit totale... Finalement c’est à côté d’une base militaire que nous nous arrêtons discrètement : souper dans l’obscurité, montage de la tente dans le noir - les lampes frontales pouvant attirer l’attention - puis semblant de sommeil jusqu’à ce que nous nous levions avec la diane. Dure entrée en matière avec la Grèce ! Tendance qui se confirme lorsque nous apprenons que les campings n’ouvrent qu’en juin. Aujourd'hui, arrivée à Kavala où nous préparons notre périple en Turquie, qui n’est plus qu’à quatre jours de vélo. AG 16.05.12

3 commentaires:

  1. JOYEUX ANNIVERSAIRE très très très chère ALINE ! aussi de la part de Gaston et Madeleine. Que cette journée, sous forme originale à n'en pas douter, t'apporte des cadeaux bienfaisants..... Avec plein de bises chaleur inversément proportionnelle à la température Saints de glace helvétique Maman

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  2. 3 membres du souper de quartier20 mai 2012 à 11:01

    Pour Olivier: Toi qui aime tellement l'armée merci pour la Diane...et le campement...

    Pour Aline: Dans 4 jours de vélo, mise en pratique de tes cours de turc courage. ;)

    Pour les 2: Chapeau pour les 2000km en 1 mois... (96'000km en 48 mois...) Que de bonheur pour la suite.

    Claire-Lyse, Julie et Anthony

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  3. La Bonne blague du douanier, EXCELLENT!Je vous souhaites pleins de douanier comme ça! Loeg

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