A vous les jeunes

Ce petit texte, je le dédie à vous mes anciens élèves et à vous ados et plus jeunes. Combien de fois j'ai entendu de vos bouches: « L'école ça sert à rien » et « de toute façon, je suis nul, je ne sais rien ». N'allez pas croire que je vais vous blâmer ! Au contraire, moi aussi j'ai gonflé les rangs des sceptiques et des mécontents. C'est sûr, l'école ne va pas faire de vous des experts ou des champions. Non, elle vous apporte simplement les bases qui vous permettront de construire l'avenir, votre avenir. Le problème, par chez nous, est que ces bases ne sont pas valorisées et qu'elles sont gentiment devenues un standard qu'il faut posséder pour affronter cette vie si dure, comme certains adultes aiment à le répéter. Mais loin de moi l'idée que savoir lire est un évidence, que savoir écrire est une banalité, que savoir calculer est un fait. Si avant mon départ, j'en avais bien conscience, aujourd'hui, j'en suis convaincu. Je m'explique. A la question : « Sais-tu lire ? » Aujourd’hui, je dois répondre : « Cela dépend de l'alphabet utilisé. » Si ce sont des lettres latines, cela ne me pose pas ou peu de problèmes. Par contre, je reste sur la touche pour les nombreux autres alphabet que recèle notre monde. Et expérience faite avec le farsi, en apprendre un nouveau est une rude épreuve. Ecrire, voilà une action que nous exécutons presque tous les jours. Geste que nous effectuons sans même nous rendre compte de la complexité de cette démarche. Et là, je ne vous parle pas d'écrire comme Stephen King ou Baudelaire mais de laisser simplement un petit mot à vos parents ou aux copains. « A notre époque, seuls les imbéciles ne savent pas écrire » me rétorquerez-vous. Dans ce cas, la terre en est remplie et vous faites partie des érudits. Car nombreux sont les pays où l'écriture reste une connaissance réservée à « l'élite » qui est généralement composée d'hommes. Les mathématiques... j'en vois déjà soupirer rien qu'en entendant ce mot. La moitié de 70, le dixième de 123, 34 francs plus 28 francs, voilà des calculs mentaux à la portée de tous... de tous ? Non, boulier, calculatrice, ou doigts sont nécessaires à bien des vendeurs que l'on rencontre le long des routes. Et pas besoin de sortir d'Europe pour le constater. Pour terminer, j'ose à peine vous parler de la logique qui, à mon avis, bat tous les  records en ce bas monde. Le poisson est à 100 roupies le kilo. Mais les grosses pièces (même espèce et pas tellement plus gros que les autres) sont à 140 roupies le kilo, selon le vendeur. Normal, me dit-il, vu qu'ils sont plus gros. Mais on parle de prix au kilo et non pas à l'unité. Inutile d'insister... on prendra donc 400 grammes d'un petit.
Voilà une série d'exemples qui nous montre, à nous - à vous - qui en savons tellement que peut-être le seul apprentissage qu'il nous manque en Europe est de savoir évaluer notre vraie valeur. OF 28.01.13

Cours d'anglais comme assiette!

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