Ma paire de chaussettes

Je ne sais pas si vous l'avez déjà remarqué, mais ce sont les choses les plus utiles que l'on omet de mentionner. Pour rendre justice à ces petits objets qui font notre quotidien et que l'on dédaigne de citer en société, je m'arrêterai sur ces petits bouts d'étoffe que j'appelle mes chaussettes. C'est qu'elles ont une histoire qui débute bien avant le 6 avril 2012. Et de surcroît, au-delà de nos frontières. C'est en France que j'ai fait leur connaissance. Un peu par hasard pour être honnête. C'était sur le conseil d'amis que je me suis rendu à Chamonix pour acheter des habits techniques. Haut et bas de pluie, veste polaire et veste doudoune, première couche en mérinos, gants thermiques et gants imperméables, bonnet, chapeau, t-shirt, slip et j'en passe. Toute une panoplie d'habits qui ont pour particularité de pouvoir s'ajouter les uns aux autres, en fonction de la température. L'avantage ? Le gain de place dans mes sacoches. Je porte donc les mêmes habits de base en été et en hiver. Et les chaussettes, dans tout ça ? C'est au moment de la facture qu'elles entrent en jeu. Un petit rabais par ci, un petit rabais par là et une magnifique paire de chaussettes en prime. Si petites dans leur emballage carton et encore toutes frippées... elles étaient à croquer ! Si, dans un premier temps, elles eurent la vie tranquille et douillette du fond de mon armoire, cela n'allait pas durer. Le printemps s'approchant à grands pas, elles vécurent début mars une première batterie de tests en compagnie de leurs futures collègues de travail, mes chaussures. Vont-elles s'apprécier ? Vont-elles m'éviter des cloques aux pieds ? Les tests passés avec succès, elles feront partie du voyage. C'est en deux équipes de deux qu'elles effectuent des journées de plus de douze heures de travail et iront jusqu'à réaliser, lors de grands froids, plusieurs jours d'affilée, vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Et tout cela sans se plaindre et en n'ayant droit qu'à de rares « douches ». C'est donc le noir la couleur qui en sort lors des grandes lessives. Un noir charbon, un noir asphalte. Mais l'histoire ne s'arrête pas là. Comme tous grands aventuriers, elles ont foulé des endroits saints, des endroits sales et elles portent les marques du voyage. Pour certaines, cela va jusqu'à de larges cicatrices de bien quatre centimètres sur leur postérieur. Cette zone restant, à n'en pas douter, leur talon d’Achille. Alors, mes chères chaussettes, je profite de ce texte pour vous dire que par temps chaud comme par temps froid, voyager avec vous, c'est le pied ! OF 28.01.13

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