De Dalyan à Konya

Nous voilà à peine repartis sur les routes de l'aventure que déjà elle nous surpend. Une voiture s'arrête, trois gaillards parlant à peine l'anglais sortent et nous font comprendre qu'il nous faut les suivre. Nous obtempérons et nous nous retrouvons à l'Adrenaline Village. Les propriétaires de ce lieu, tous des jeunes ayant souhaité quitter le stress de la vie à l'occidentale, ont pour principe d'accueillir gracieusement tout aventurier déniché sur la route. Nous plantons donc notre tente à côté de la piscine-bar, du cheval-moucheté, du lapin-fugueur et des poules-parasites (cf « Attaque nocturne »). Une surprise en cachant une autre, le lendemain, l'un de nos « ravisseurs » nous emmène faire un tour - à vélo ! - avec un couple stambouliote fraîchement débarqué pour leurs vacances. Partis à 11 heures pour un tour de 30 km., nous rentrons à 23 heures ! Une balade agréablement différente de nos habitudes : arrêts-restos, pauses-bière-café, aller-retour pour dénicher des points de vue, dégustations de fruits... et en guise de bouquet final, un retour en enfance dans la piscine du camping sous un ciel étoilé. Allez, fini les agréables pauses-détentes par-ci par-là, faudrait voir pour pédaler un peu si l'on veut pouvoir réaliser notre itinéraire turc dans les temps ! 
La route du Sud ne nous offre ensuite guère plus que sa chaleur. Chimaera et ses mystérieuses flammes naturelles brûlant depuis la nuit des temps, atténue toutefois ce bilan un peu sévère. Après avoir franchi le cap des 5000 km., nous atteignons Side, ville qui signifie pour nous journée repos dans un charmant petit camping au milieu des vestiges antiques. Puis changement de cap vers le nord ! Cette route nous offre plus qu'un changement de direction : nous renouons avec des paysages alpins et un dénivelé capricieux, les températures deviennent gérables et même agréables, les nombreuses grandes villes disparaissent au profit de quelques petits villages épars... Nous nous y sentons bien. Certes, sans le vent contraire pouvant atteindre les 50 km/h. et un mal de cou pour Olivier, cela serait encore mieux... Mais c'est ainsi qu'un camion de chantier, nous voyant peiner, s'arrête et nous propose de monter à bord. Après une brève hésitation –est-ce que cela correspond à notre philosophie de voyage ?-, nous dévorons 40 km. à bord de cet engin. 
« Après cinq jours de pédalage, nous voici aujourd'hui dans un camping à Konya, capitale des derviches tourneurs ». ça, c'était la phrase de conclusion de ce texte écrite hier soir sous la tente. Mais les choses ne se passent que rarement comme nous le prévoyons. Voici la version définitive : à 20 km. de Konya, un chasseur nous hèle et nous emmène chez lui pour prendre le déjeuner. Un groupe d'étudiants en géologie, en stage pratique dans cette région, vient lui demander un service. De fil en aiguille, nous nous retrouvons dans le jardin voisin à participer au grand barbecue de fin de stage des étudiants. Nous terminons la journée dans l'appartement de Gökay, l'un d'entre eux, qui nous héberge à Konya avec toute sa gentillesse et son sens de l'hospitalité.  AG 06.07.12

1 commentaire:

  1. Que de richesses humaines! Merci de nous faire partager tout ça!!! Pleins de pensées pour contrer le vent contraire... Bisous

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