De Konya à Sivas

Après un superbe petit déjeuner et une leçon sur l'art du café turc chez notre hôte Gökay, nous reprenons la route des plateaux anatoliens. Plat, vent et champs de blé à perte de vue. Dans la rubrique « surprises quotidiennes », en voici une sympa. Une voiture de police joue de son clairon, nous double et nous intime l'ordre de nous arrêter. Oups, mais qu'est ce qu'ils nous veulent ? Nous n'avons pas le droit de rouler côte à côte sur la bande d'arrêt d'urgence peut-être ? Nous obtempérons. Les deux agents sortent de la voiture, viennent vers nous... et nous donnent deux concombres. « ... » Puis ils repartent comme ils sont venus. Nous découvrirons aussi que les gendarmes sont une bonne source d'informations pour le camping sauvage : 
«  Mais oui, vous allez tout droit, prenez à droite et vous arrivez sur le parking du site touristique.
- Heu... mais pour le camping ?
- Ben, vous mettez votre tente sur le parking, pas de problème ! »
Les stations-services sont aussi une bonne alternative lorsque forêts ou arbustes viennent à manquer. D'autant plus qu'elles ont toilettes, eau courante, boissons fraîches, glaces et terrain plat. 
Après trois jours de pédalage, nous entrons en Cappadoce. Première un pétabosson turque de nous marre halte dans la vallée d'Ihlara, le temps de découvrir ses églises creusées dans la roche, de parcourir son canyon et de tester une alternative à la tente : la cabane sur l'eau. Quelques minutes d'échanges avec un Belge nous font réaliser à quel point chaque voyage est unique, même si la route est identique. Lui est déçu de son expérience du camping chez l’habitant car il se fait à chaque fois réorienter par les paysans vers des hôtels ; et le camping sauvage, il n'ose pas trop. Est-ce le fait qu'il voyage à moto ou qu'il soit un homme seul qui change la donne? 
La suite de notre périple « cappadocien » nous amène à Derinkuyu, l'une des villes souterraines de la région. Mille et une questions se bousculent au portillon face à cette surprenante construction. Le problème, c'est qu'il n'y a aucune explication sur le site... classé UNESCO. Dommage qu'il faille se contenter de Wikipedia pour en apprendre un petit rien. C'est ensuite au coeur de la Cappadoce, à Göreme, que nous nous arrêtons. Un camping dans les hauteurs, un peu cher mais qui nous offrira un certain confort très apprécié (douche chaude, sanitaires propres, papier de toilette - eh oui, c'est un luxe !, frigo, plaque de cuisson... ), des abricotiers généreux et surtout la rencontre d'une super famille française. Arnaud et Myriam, un brin plus âgés que nous, Noémie et Romane, les deux petites têtes blondes, et Solange, la grand-maman. Tout ce beau monde sur des deux roues. Ce sera la nuit et la fatigue qui mettront un terme aux heures de discussion. Même si cette rencontre reste le grand moment de la Cappadoce, nous ne pourrions omettre de mentionner les paysages quasi surréalistes et uniques. C'est beau, c'est fou et le fait que ce soit très touristique, pour une fois, n'altère pas trop le décor. 
Et puis la Cappadoce disparaît déjà au loin et nous retrouvons les champs de blé, en alternance avec le coton. Aussitôt les grandes routes et les sites touristiques délaissés, nous retrouvons l'hospitalité turque, comme par exemple le partage d'un çay, assis avec des ouvriers dans un cimetière, le verre de jus frais dans la splendide demeure d'un Turco-suisse en vacances ou la proposition d'un pétabosson de nous marier gratuitement. Ainsi, nous allons de l'avant, coup de pédale après coup de pédale, en direction de Trabzon, dernière étape en Turquie. 
Anecdote toute fraîche d'hier soir : lifting complet de ma lèvre inférieure par une guêpe trop intrusive. C'est sûr que converser en turc avec un paysan, manger du poulet et éviter les piqûres, cela fait beaucoup en même temps...  AG 21.07.12 

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